Le manuscrit médiéval occidental


Les « belles lettres »

Le manuscrit médiéval révèle les « belles lettres » dans toutes ses acceptions à savoir :

  • La calligraphie avec son tracé, sa gestuelle, ses sensations : c’est la forme, l’aspect physique, esthétique, visuel.
  • La création littéraire avec les essais philosophiques, les chroniques historiques, les traités de toute sorte, le roman, le théâtre, la poésie et les fables… : l’approche intellectuelle de ces écrits nous aide à comprendre la pensée antique puis médiévale.
Cet art calligraphique s’illumine de l’art pictural qu’est l’enluminure.
Calligraphie et enluminure épousent alors leurs époques et donnent naissance à un art guidé par un geste, une signification, un symbolisme, un esthétisme codifié.


La transmission des textes

Vecteur de la christianisation, le manuscrit médiéval a été aussi le relais de la transmission des textes antiques (philosophie, littérature, théâtre, précis scientifiques ou juridiques….). Ceux-ci nous sont parvenus grâce au labeur persévérant des moines copistes médiévaux :
  • d’abord les moines dans leur scriptorium (atelier d’écriture dans les monastères) depuis les tous premiers temps de la fondation des monastères chrétiens avec l'arrivée de St Martin de Tours en France (IVe)
  • puis les laïcs dans les ateliers urbains dès la toute fin du XIIe siècle (fondation de l'Université)

Grâce à eux, au XVe siècle, les bibliophiles de la Renaissance italienne (Pétrarque etc.) ont exhumé des milliers de manuscrits carolingiens datant du IXe siècle (siècle de la Renaissance culturelle et intellectuelle carolingienne).
Ces collectionneurs de livres font copier puis imprimer, essais philosophiques antiques et tragédies grecques, chroniques et traités de médecine etc…
Ils s'inspirent de l'écriture dite "caroline", ronde et lisible, pour créer leur écriture appelée "écriture humanistique", lui associant des enluminures aux accents d'architecture classique antique.
Au-delà de son esthétisme, la calligraphie occidentale a été le support de la pensée, du savoir et de l’imaginaire dont nous sommes aujourd’hui héritiers.
Calligraphie et enluminure ont une histoire dans l’Histoire, conjointe à celle
  • des mentalités,
  • de l’évolution des langues vernaculaires,
  • du contenu de l’enseignement,
  • des techniques et canons picturaux,

Le manuscrit médiéval est genèse d’une grande part de notre savoir, de notre formation d'esprit, donc de notre culture. Il reste, à juste titre, l’objet de toutes les attentions des historiens, conservateurs…